La prison en première personne : des détenus photographient leur quotidien en réclusion.

Ces images réalisées au sténopé innovent radicalement. Leur témoignage direct du vécu carcéral délivre un précieux antidote aux visions fantasmées de la prison dont les médias de fiction abreuvent nos imaginaires.

Laurence Rasti, en collaboration avec A., D., G., L., M., N., T., Z., dressent en six chapitres thématiques l’état
des lieux d’un établissement de détention, en l’occurrence celui de La Promenade à La Chaux-de-Fonds, échantillonnent les formulaires de la routine administrative, inventorient les articles de cantine vendus aux détenus pour améliorer l’ordinaire, renouvellent à leur manière le genre du portrait et du graffiti carcéral pour donner à voir ce qu’ils ont à dire.

La démarche allie une visée documentaire hyperréaliste à un questionnement critique, dont les termes sont clairement énoncés dans un essai du géographe Luca Gnaedinger et un entretien de la photographe avec la curatrice d’art Federica Martini.